Une table en bois récupéré, c’est un fragment de silence habité qui trouve un nouveau foyer

Quelques mots suffisent à résumer une vie entière, vécue et rêvée

Il y a, dans mon atelier, ce silence habité que seuls les outils savent rompre. Un espace où chaque mouvement, chaque geste résonne comme un écho intime. Je suis particulièrement fier d’avoir réussi à développer ce savoir-faire singulier : récupérer et recycler du bois sur commande, en tables à la fois pratiques et élégantes. Quelques mots suffisent à résumer une journée de travail, une vie entière en fait, vécue et rêvée ; et le mot « commande », aspiration d'un client, ce compagnon de tous les instants, prend une importance prépondérante.

Fabriquer du lien… en fibres de bois

Bienvenue dans les Carnets d'atelier. Je suis Le Boiseux. Souvent, lors des soirées, une question revient comme une ritournelle : « Tu fais quoi dans la vie ? » Et ma réponse, toujours un peu décalée, trace un sourire : « Je fabrique du lien… en fibres de bois. »

Inventer son métier sur un établi

Oui, j’ai tracé ma propre voie, en inventant un métier sans case, sans fiche, sans code. Une activité que je construis littéralement sur un établi, où chacun de mes gestes prend sens, me rapprochant de l’autre, le client, cet amateur de renouveau. Ce métier, je le sculpte parfois dans la souffrance. Une souffrance discrète, comme une entaille qui se referme sans jamais vraiment guérir.

Entre l’enclume et le marteau

Mon gagne-pain, je l’ai forgé entre l’enclume et le marteau, mais aussi dans cette obstination qui m’a poussé à reprendre, à recommencer, à réparer. À chaque éclat de bois qui s’envole, à chaque clou que j’extrais d’une planche, j’entrevois les prémices d’une petite victoire, mais aussi l’ombre d’un doute, d’une question : suis-je sur la bonne voie ? C’est en répétant les gestes, en accumulant les heures et les erreurs, que la réponse finit par s’imposer.

Les erreurs ne disparaissent pas, elles se transforment

Fabricant de tables rondes pour un client "solo" ou plusieurs convives, c’est un savoir-faire né de mes échecs autant que de mes réussites. Une pratique où les erreurs ne disparaissent pas, mais se transforment. Les fentes corrigées forment la graphie des surfaces, les nœuds deviennent des signatures. Ce que je croyais être des défauts s’est révélé être une part de l’âme de la matière. Ce que je pensais devoir masquer s’est avéré être ce que j’apprends à sublimer.

Vocation qui se révèle au fil du bois

Je la sculpte sur mes heures, cette vocation qui se révèle au fil du bois. Dans la souffrance, oui, mais aussi dans cette étrange forme de joie qui naît lorsque la mise en huile clôt une série d’étapes, révélant enfin l’envergure d'une table de repas en cours de finition, ou d'une banque d'accueil, son épaisseur, sa profondeur. Une matière vivante qui semble respirer sous le passage du pinceau. Quand le matériau raconte autre chose que l’abandon.

Une façon de vivre qui n’existait pas

Une occupation à temps plein que je n’ai pas seulement apprise, mais que je continue d’ajuster, de raboter, jusqu’à ce qu’elle prenne une forme qui me ressemble. Une façon de vivre qui n’existait pas, mais qui désormais, sous mes mains, gagne en chair et en robustesse. Une chair qui garde la mémoire des coups, des caresses, et des choix. Une peau de bois que j’écoute, que je façonne, jusqu’à ce qu’elle dise tout.

Expertise qui donne forme aux désirs qui attendent

Mon parcours a permis de développer des techniques respectueuses pour transformer les planches récupérées en tables de restaurant ou en pistes de bar, à la fois fonctionnelles et esthétiques. Les commandes qui me parviennent ne sont jamais de simples meubles. Elles incarnent la singularité des matériaux, l’expertise qui leur donne forme et les désirs de ceux qui les attendent.

Témoignage palpable que nous continuons d’exister

Une table de cuisine devient une rencontre, un dessus de bureau, un récit où se mêlent un regard, des gestes et les attentes partagées. Le plateau qui prend forme entre mes mains, reste la preuve tangible que nous avons vécu, le client et moi. Un témoignage palpable que nous continuons d’exister, une empreinte commune, gravée dans la matière.

Et dans ce silence habité, tous les chantiers attendent. Un récit qui s’écrit, jour après jour, dans un espace qui, je le sais, n’a rien d’un vide.

Et quand l’ouvrage quitte l’atelier, lorsqu’il est réceptionné par son propriétaire, c’est une part de ce dialogue qui continue ailleurs. Un fragment de ce silence habité qui trouve un nouveau foyer.

Tables livrées prêtes à l'emploi

Planches d'essences diverses, assemblées par collage et traitées aux huiles naturelles contre l'usure et les insectes : il n’y a aucune finition supplémentaire à réaliser. La table, livrée sans pieds, peut être immédiatement installée : le dessous lisse convient à tous types de piétements disponibles sur le marché. Nettoyage facile : il suffit d'essuyer la surface à l'aide d'un chiffon humide.

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